Cette étude vise à comprendre comment des femmes camerounaises chefs d'exploitation agricole ont réussi à développer des activités qui leur ont permis, non seulement de résoudre leurs problèmes socio-économiques, mais aussi de renforcer leur statut et d'accroître leur pouvoir au sein de la famille et de la communauté.
L'approche processuelle de BARTH et l'analyse du genre dans l'optique de l'empowerment ont constitué la trame de la présente recherche. Sa méthodologie s'inscrit dans une approche qualitative avec comme outils les récits de vie et l'observation directe.
Sur le plan pratique, cette thèse révèle les initiatives des entrepreneures agricoles des Hauts-Plateaux du Cameroun qui ont capitalisé sur leur rôle traditionnel et la logique de solidarité de leur société pour gagner de l'autonomie, de l'indépendance financière et une certaine reconnaissance sociale.
Au sujet de sa contribution théorique, cette thèse montre l'importance des dimensions culturelles et sociales dans les projets de développement. Par ailleurs, elle fait ressortir qu'en dépit des rôles sociaux de sexe très contraignants, il peut exister certains espaces de liberté, de négociation, de transformation par des femmes qui deviennent des actrices et des innovatrices sociales.
Ce modèle intégrateur de développement s'accommoderait mal avec les projets de développement qui ne tiennent pas toujours compte des aspirations des principales instigatrices du développement rural, en l'occurrence les agricultrices.