Le but de cette recherche était d’identifier les déterminants psychosociaux sous-jacents à l’intention d’utiliser régulièrement le préservatif auprès des jeunes scolarisés rwandais, âgés de 18 à 35 ans. Nous avons eu recours à la théorie du comportement planifié d’Ajzen. L’intérêt porté à cette théorie tient au fait qu’elle a déjà prouvé sa robustesse dans l’explication de facteurs prédictifs de comportements liés à la santé.
Entendu le caractère prédictif de la recherche, la régression logistique était appropriée pour mesurer les relations entre les variables du modèle proposé par Ajzen, à savoir : l’intention, l’attitude, les normes sociales et la perception du contrôle comportemental, ainsi que leurs sous-composantes. À ces variables, s’est greffée l’attitude comportementale. Les données ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire à questions fermées, auto-administré auprès de 312 répondants, sélectionnés aléatoirement. L’attrition des participants a permis de retenir 199 répondants qui ont constitué l’échantillon final de cette étude.
Suite aux analyses statistiques, il a été démontré que trois variables théoriques prédisaient l’intention d’utiliser le préservatif soit la perception du contrôle comportemental, l’efficacité personnelle et la motivation à se conformer. Une seule variable externe, à savoir la fréquence d’utilisation, a été retenue en raison de sa signification clinique. L’analyse discriminante des croyances a permis de relever les situations propices à l’augmentation de l’efficacité personnelle d’une part. D’autre part, elle a permis de déterminer les personnes à qui les jeunes donnent beaucoup d’importance quant à leur influence dans la prise de décisions d’adopter un tel comportement.
Des stratégies d’intervention visant à rehausser l’utilisation du préservatif ont été suggérées. Enfin, nous recommandons que d’autres études soient menées sur le terrains auprès de populations différentes.