Dans ce mémoire sont présentés les résultats d'une analyse du discours des évêques catholiques du Bénin, du Togo et du Zaïre au moment de la vague de démocratisation du début de la décennie quatre-vingt-dix. La participation du clergé catholique s'est poursuivie, dans les trois pays, par l'élection d'un évêque à la présidence de chacune des conférences nationales, mode original de transition s'il en est un. C'est à partir de la notion de conjoncture politique fluide de Michel Dobry que nous analysons la mobilisation de la ressource «extension» du discours catholique. Nous retraçons par ailleurs la présence institutionnelle catholique spécifique à chaque pays et nous tentons de montrer comment ces évêques furent en mesure d'incarner la figure de«compromis» dans un contexte marqué par la radicalisation des positionnements. Si nous nous penchons sur les raisons du compromis, lequel constitue l'attribut du catholicisme dans sa perpétuelle tentative d'adaptation au monde, a fortiori, dans un contexte de concurrence religieuse. L'objectif premier de ce mémoire est de démontrer que cette prise de parole nuancée, encourageant l'aménagement d'un espace public de dialogue, varie en fonction de la relation historique Église-État et de la conjoncture particulière à l'intérieur de laquelle s'inscrit la parole.