Ruptures d'unions conjugales au Burkina Faso : causes et effets sur les femmes et leurs enfants
Groupe interuniversitaire d’études et de recherches sur les sociétés africaines
Bien que depuis l'époque coloniale, le thème de la participation soit présent dans les discours et les pratiques du développement, on observe une évolution marquante de son importance. La participation des populations locales est devenue un élément majeur des discours et des stratégies de lutte contre la pauvreté mises de l'avant par les institutions multilatérales de développement. Les approches participatives contribueraient à l'«empowerment» des populations défavorisées par un renforcement de leurs pouvoirs à promouvoir leurs intérêts et à prendre part aux décisions qui les concernent.
La crise économique des années 1980 combinée à la chute persistante des cours des principales matières premières a plongé la Côte-d'Ivoire dans une crise socio-économique sans précédent. Pour y faire face, la Côte-d'Ivoire a, sous la houlette des institutions financières internationales particulièrement le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque Mondiale (BM), procédé à des ajustements visant à libéraliser différents secteurs de l'économie notamment le cacao.
Pour construire des réflexions sur le développement, le commerce international et la pauvreté, nous avons décidé d'étudier le cas de la Côte d'Ivoire, un pays de l’Afrique de l'ouest qui a opté pour une politique économique ouverte sur l'extérieur depuis son adhésion à l'indépendance en 1960. Par ailleurs, c'était un pays privilégié par la Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI) qui mettait en application toutes les théories libérales que ces institutions proposaient. Nous nous sommes basés sur deux principales hypothèses de recherche.
L'objectif de la présente étude était d'évaluer les effets du programme Accès des Femmes Sénégalaises Aux Services Financiers (AFSSEF) sur les conditions de vie des femmes bénéficiaires, au regard de leurs problèmes socio-économiques, de leur statut social et de leur pouvoir au sein de la famille et de la communauté. Pour atteindre cet objectif, nous avons opté pour une méthodologie qualitative, avec comme outils le «focus-group» et l'entrevue individuelle. L'analyse de l'approche genre et développement a constitué la trame de la présente recherche.
Lorsqu'il s'agit de mesurer la pauvreté ou l'inégalité pour des fins de comparaisons, les économistes utilisent très souvent les indices de pauvreté et d'inégalité. Parmi les plus courants, on retrouve le niveau de vie per capita, les indices de FOSTER, GREER et THORBECKE et la dominance stochastique au niveau de la pauvreté, de même que l'indice d'ATKINSON pour l'inégalité. Afin d'estimer ces indices, on utilise de plus en plus les techniques d'enquête auprès des ménages.
Suite à la dévaluation du franc CFA, en janvier 1994, nous avons étudié l'évolution des conditions de vie des ménages ruraux d'une région cotonnière, au Burkina Faso. L'étude compare la situation d'avant la dévaluation à celles de court terme (1994) et de moyen terme (1999). Les résultats de l'analyse statique montrent qu'en moyenne les conditions de vie des ménages ruraux se sont détériorées à court terme et à moyen terme, mais que la majorité des ménages ruraux (76%) est restée non pauvre à moyen terme.