Le Bénin, ancien « quartier latin » de l'Afrique subsaharienne, est un petit pays situé en plein coeur de l'Afrique de l'Ouest et qui, en 1990, a été le premier pays de ce continent à vivre un processus démocratique sans heurts et dans la paix. Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, depuis l'avènement de ce processus démocratique, les femmes se sont timidement imposées dans les instances politiques béninoises. En 2007, nous retrouvons un taux de 7,23% de femmes élues à la députation et seulement 3,9% ont été élues aux instances communales, ce qui place le Bénin au 33e rang sur un total de 44 pays en Afrique subsaharienne.
Quelles sont les raisons qui expliquent ce faible taux de participation et de présence féminine dans l'arène politique béninoise, et plus précisément dans le système électoral (que ce soit au niveau des instances communales ou de la députation)? Notre hypothèse de départ soutient que les femmes sont peu présentes dans les instances politiques du Bénin à cause des nombreuses pressions socioculturelles, de leur situation économique difficile et enfin, étant donné la nature même de la politique. Afin de répondre à cette question de recherche, nous avons procédé à la fois à une recherche documentaire et à une enquête sur le terrain élaborée à l'aide d'entrevues faites auprès de 40 femmes oeuvrant dans la vie politique et de 80 Béninois et Béninoises.
À la lueur de ces enquêtes, nous avons constaté que non seulement le poids de la tradition est encore très ancré dans les moeurs et coutume du Bénin, mais que les femmes sont encore les grandes victimes des réalités socio-économiques difficiles qui façonnent ce pays. Ceci freine les Béninoises qui veulent s'impliquer dans la vie politique. De plus, le système politique en soi ne favorise pas une plus grande présence des femmes en son sein. Pour y remédier, l'imposition de quotas aux différents partis politiques ainsi qu'à l'Assemblée nationale aurait un impact à court terme puisque la visibilité des femmes en serait augmentée, ce qui, avec le temps, changerait graduellement les mentalités des Béninoises et Béninois.