Malgré de nombreuses études consacrées à la problématique de la transition de fécondité au Kenya, des questions subsistent. Cette thèse traite de trois d’entre elles : les tendances de la fécondité et ses déterminants proches, les facteurs liés au passage à la deuxième et à la troisième grossesse, et les déterminants de l’utilisation de la contraception. Les données proviennent de cinq enquêtes menées dans ce pays entre 1977 et 2003, auprès de femmes d’âge reproductif, ainsi que d’une étude, conduite en 1999, au niveau communautaire et de centres de santé.
Les résultats montrent d’abord une tendance au mariage tardif et à un niveau plus élevé de contrôle de la fécondité dans les régions les plus modernisées et les plus développées (les villes et les zones rurales de la région de la Province Central). Deuxièmement, dans la comparaison des 12 années durant lesquelles la fécondité, mesurée par l’indice de fécondité, s’est réduite (1977-1989) et celles où le pas de sa baisse a ralenti (1991-2003), on note une augmentation des effets relatifs de la mortalité infantile pendant la deuxième période. Troisièmement, la régression multi variée utilisée pour l’analyse des déterminants proches de l’utilisation de la contraception fait ressortir le rôle important de la motivation pour le contrôle de la fécondité. Bien que l’accès aux services de planification familiale ne constitue pas un facteur significatif en soi, il pourrait jouer néanmoins un rôle dans la mesure où les résultats montrent que l’exposition aux messages de planification familiale (généralement offerts dans les centres de santé) a un effet significatif.