Dans ce mémoire, nous-proposons une analyse de la consolidation démocratique adaptée aux nouvelles démocraties. Les auteurs qui se sont penchés sur l'étude de la consolidation démocratique ont utilisé des approches tenant compte essentiellement de critères procéduraux. Puisqu'elles ne tiennent pas compte de la pratique du pouvoir, l'application de telles approches se révèle inefficace pour l'étude de l'Afrique dont la politique est caractérisée par le néo-patrimonialisme. Les approches substantielles défendues notamment par Larry Diamond, tenant compte à la fois du fonctionnement des institutions et de la légitimité de ces dernières, s'avèrent plus adaptées à l'étude de la consolidation démocratique dans un contexte africain. Cependant, trop exigeantes, elles ne permettent pas de rendre compte des changements qui s'opèrent au sein des États en dépit des carences affectant la démocratisation. Nous proposons donc une approche de moyenne portée inspirée des travaux de Wolfgang Merkel. À partir du cas du Ghana, nous démontrons que la consolidation démocratique est un processus à vitesses et dimensions variables car le système peut souffrir de certains dysfonctionnements sans que la viabilité de la démocratie soit remise en cause.