Ce mémoire étudie, à l'aide d'une approche phénoménologique (Garfinkel, Kleinman) et critique (Lock, Inhorn), l'impact et le vécu de l'infertilité au sein de la communauté Luo de l'est du Kenya. Après un survol de la littérature significative et une présentation de la culture Luo, j'étudie les répercussions sociales possibles que peut avoir l'infertilité. Le parcours d'itinéraire thérapeutique (Fassin), influencé par la position socio-économique de l'individu, est multiple, divers et inclut autant les savoirs ethnomédicaux que biomédicaux. En raison des connaissances réduites et du manque de signes physiques extérieurs, l'infertilité n'est pas vue par les Luo comme une maladie, mais plutôt comme un état. Par conséquent, c'est le sort qui est souvent évoqué comme cause de l'infertilité. J'émets l'hypothèse que la polygamie peut garantir à la femme infertile la sauvegarde, du moins partielle, de son statut social.