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GIERSA, Groupe interuniversitaire d’études et de recherches sur les sociétés africaines

Groupe interuniversitaire d’études et de recherches sur les sociétés africaines

PARTENAIRES

Université Laval Université de Montréal Université du Québec à Montréal

Le GIERSA bénéficie du programme « Soutien aux équipes de recherche » du
Fonds de recherche Société et culture, gourvernement du Québec

L'INTÉGRATION DES SAVOIRS ENDOGÈNES DANS LES COURS DE SCIENCES AU GABON : POINTS DE VUE D'ENSEIGNANTS ET D'ENSEIGNANTES EN FORMATION

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Dans cette recherche, j'examine comment des enseignants et des enseignantes de sciences en formation participant à des discussions en petits groupes, conçoivent les savoirs endogènes et la possibilité de leur intégration à l'enseignement des sciences. La problématique générale qui a orienté la recherche s'articule à une perspective historique faisant état de la marginalisation des savoirs endogènes dans le contexte de la traite négrière atlantique puis de la colonisation européenne, notamment française, animée par une soi- disant « mission civilisatrice » visant à convertir les indigènes au regard occidental. Cette idéologie perpétuée lors de l'établissement par les colonisateurs de la scolarité obligatoire, explique, au moins en partie, pourquoi les savoirs de personnes considérées incultes n'y auront pas droit de cité. On ne se surprendra donc pas que le curriculum actuel de l'école gabonaise, hérité de la colonisation, ressemble à s'y méprendre à celui de l'école française. Toutefois, au cours des dernières décennies, dans la foulée de la promotion du développement durable à l'échelle internationale et dans celle des postcolonial studies, on a assisté à une revalorisation pratique et épistémologique des savoirs endogènes. Il ne semble cependant pas que cela ait influencé, sauf exception, l'enseignement traditionnel des sciences qui fait l'impasse sur les savoirs endogènes, ce qui dans nombre de cas peut constituer une source de conflits sociocognitifs pour les élèves issus d'une variété de milieux culturels (autochtones africains, amérindiens, etc.) et qui ne se reconnaissent pas dans cette sous-culture particulière.

C'est dans cette perspective que j'ai convié deux groupes d'enseignants et d'enseignantes en formation à participer à des entretiens collectifs, en vue de connaître leurs points de vue sur des savoirs endogènes et leur possible intégration à l'enseignement des  sciences. L'analyse de leurs discours a montré d'une part, que ces derniers tout en considérant que bon nombre de savoirs endogènes constituent des savoirs avérés sur le plan empirique,  estiment  qu'il  faut  être  critiques  au  regard  des  pratiques  auréolées  de mysticisme et des croyances justifiant certains interdits qui leur paraissent arbitraires et, d'autre part, que s'ils pensent cette intégration comme un devoir, que cela ne peut se faire sans  qu'un  nombre  de  conditions  soient  respectées :  des  savoirs  avérés,  intégrés  au curriculum   officiel  et  consignés  par  écrit.  Bref,  ces  enseignants  et  enseignantes  ont réflexivement  discuté, en tant qu'acteurs compétents, des enjeux de la problématique qui leur était soumise, en soulignant qu'ils doivent demeurer les maîtres d'œuvre du processus.

 

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