GIERSA, Groupe interuniversitaire d’études et de recherches sur les sociétés africaines

Groupe interuniversitaire d’études et de recherches sur les sociétés africaines

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Université Laval Université de Montréal Université du Québec à Montréal

Le GIERSA bénéficie du programme « Soutien aux équipes de recherche » du
Fonds de recherche Société et culture, gourvernement du Québec

L'introduction de la Charia dans la constitution égyptienne ses causes et ses conséquences sur la laïcité

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L’Égypte semble effectuer un retour au religieux condamnant ainsi la laïcisation enclenchée par Mohammed Ali et poursuivie par ses successeurs jusqu'à  Gama! Abdel Na sser. En effet, depuis les années  1970, on observe  une résurgence des groupes  islamistes et une réislamisation de la société eL  de l'État  égyptien.  Ce retour au religieux est analysé par certains  auteurs comme  la conséquence naturelle du caractère fondamentaliste de l'islam. Selon ces auteurs, l’islam possède cette particularité de  lier étroitement  et structurellement  problèmes  théologiques  et problèmes politiques. Le présent mémoire s'efforce  d'éviter  d'essentialiser  l'islam  et tente de comprendre les causes sociopolitiques de la réislamisation de l'État égyptien. Plus concrètement, il analyse les motifs politiques qui ont poussé le président Sadate à introduire la  Charia comme source de la législation d'abord en 1971, puis comme source principale de la législation en 1980.

Ce  mémoire  émet   l'hypothèse   selon  laquelle   la  perte  de  repères  identitaires, l'échec   du nationalisme arabe, l'accentuation  des inégalités générées  par la libéralisation économique et le contexte  international  sont des facteurs  ayant contribué à la diffusion  de  l'islam politique en Égypte.  La  montée des  groupes  se réclamant  de  l'islamisme est  venue remettre  en cause  la légitimité du régime. C'est pour « neutraliser » ce contre-pouvoir que l 'État est entré dans le jeu des islamistes et a entrepris de légitimer son pouvoir par la religion.  Ainsi, le caractère  laïc de l'État égyptien  fait  désormais  partie  des  reliques  du  passé.  L'analyse des répercussions  de l'introduction  de la Charia dans la Constitution sur la laïcisation de l'État égyptien nous montre que la séparation du pouvoir politique et religieux, la neutralité de l 'État  vis-à-vis des différentes confessions et la liberté de conscience et de religion et l'égalité de traitement des citoyens ne sont pas respectées.