GIERSA, Groupe interuniversitaire d’études et de recherches sur les sociétés africaines

Groupe interuniversitaire d’études et de recherches sur les sociétés africaines

PARTENAIRES

Université Laval Université de Montréal Université du Québec à Montréal

Le GIERSA bénéficie du programme « Soutien aux équipes de recherche » du
Fonds de recherche Société et culture, gourvernement du Québec

Programmation 2019-2023

L’Afrique francophone: l’émergence en question

Bilan des réalisations de l’équipe

Le Groupe interuniversitaire d’études et de recherches sur les sociétés africaines (GIERSA) a été créé en 2008 suite à une série de rencontres scientifiques, particulièrement stimulantes, d’où émergea l’idée de consolider la synergie d’actions entre des chercheurs africanistes en sciences sociales et humaines en poste dans les universités québécoises. Le GIERSA a ainsi obtenu en 2009 une subvention de deux ans du FQRSC, qui a notamment permis la mise sur pied d’une École d’été interdisciplinaire annuelle, le lancement d’une série d’ateliers thématiques, la création d’une plateforme web d’animation scientifique et enfin, la parution d’un numéro Sociologie et sociétés sur le thème « Sociétés africaines en mutation » regroupant des contributions de tous les membres du GIERSA. Fort de ces réalisations, le GIERSA a ensuite obtenu un appui pour 2010-2014 dans le cadre d’une demande « équipe en fonctionnement » et s’est classé par la suite au 1er rang lors du dernier concours « équipe en renouvellement » (2014-2018) ». Ces appuis successifs ont permis de consolider l’expertise et la reconnaissance de notre équipe et de réaliser un nombre important d’activités que nous résumons brièvement plus loin.

Pour la présente demande de renouvellement, les activités du GIERSA reposeront sur un noyau élargi de six membres qui ont tous fait de l’Afrique subsaharienne leur terrain d’étude privilégié, comme l’illustrent leurs publications, leurs encadrements, leurs subventions et leurs réseaux de collaborateurs scientifiques. Ils se rattachent cette fois à trois universités : l’Université Laval, l’Université de Montréal et, depuis 2017, l'Université du Québec à Montréal (UQAM), créant ainsi des liens entre les africanistes des trois plus importantes universités francophones du Québec. La mise en commun, dans le cadre du GIERSA, des ressources scientifiques québécoises dans le domaine des sciences humaines et sociales permet un meilleur affichage de l’expertise et de mieux assurer la participation d’universitaires africanistes du Québec aux débats internationaux concernant les enjeux de société en Afrique. Provenant de différentes disciplines (anthropologie, communication, démographie, droit, études urbaines, histoire, science politique et sociologie), les six professeurs membres du GIERSA inscrivent résolument leurs lectures des sociétés africaines dans une démarche interdisciplinaire et axent leurs recherches sur les mutations politiques, sociales et culturelles observables sur le continent africain. Enfin, ensemble, avec leurs collaborateurs ou individuellement, ils ont consolidé des projets scientifiques entre eux et avec d’autres africanistes des universités québécoises, canadiennes, étatsuniennes, européennes, et surtout avec des chercheurs d’Afrique.

Le bilan des réalisations de notre équipe peut d’abord s’apprécier en matière de production scientifique puisque les membres actuels du GIERSA ont publié, depuis 2008, une quarantaine d’ouvrages portant principalement sur l’Afrique subsaharienne (monographies, direction d’ouvrages ou numéros thématiques de revue), auxquels s’ajoutent plus d’une centaine d’articles dans des revues scientifiques et de chapitres dans des ouvrages collectifs et plus de 200 communications scientifiques dans des conférences internationales. La reconnaissance des travaux des membres de notre équipe se révèle également à travers les nombreuses sollicitations reçues à participer à différentes manifestations scientifiques, à des jurys de thèses et à différents comités d’organismes subventionnaires et de recherche internationaux. Précisons que tous les membres de notre équipe ont bénéficié de subventions de recherche depuis 2008.

Les travaux de l’équipe ont nourri et ont été nourris en retour par plusieurs activités d’animation scientifique. Depuis plus de 10 ans, le GIERSA a ainsi organisé près d’une soixantaine de conférences-midi, permettant à autant de chercheurs de présenter leurs travaux de recherche, que ce soit des professeurs des universités québécoises ou plus souvent, des enseignants-chercheurs africanistes de passage au Québec. Grâce aux installations technologiques de nos universités, ces conférences sont présentées en visioconférences en direct sur les campus universitaires de Québec et de Montréal et à un public africaniste varié, donnant lieu à des échanges extrêmement stimulants (depuis 2012, la plupart des visioconférences du GIERSA peuvent être téléchargées et visionnées à partir de son site web). Toujours en matière d’animation scientifique, le GIERSA a organisé différents colloques, ateliers et panels en lien avec ses axes de programmation : «L’Afrique d’une génération à l’autre » (ACFAS, Université Ottawa, 2009); « L’intergénérationnel en Afrique à l’épreuve de l’interdisciplinarité » (ACFAS, Université de Montréal, 2010); « Jeunesse : moteur du changement en Afrique subsaharienne? » (ACFAS, Université Laval, 2013); « Femmes et accès à la justice en Afrique: enjeux et défis » (ACFAS, Université Concordia, 2014); « Enjeux du multilinguisme dans les villes d’Afrique francophones » (ACFAS, Université McGill, 2017). En 2012, dans le cadre de la conférence de l’Association canadienne des études africaines (ACÉA), tenue à l'Université Laval sur le thème « L’Afrique en mutations: l’Afrique des individus, l’Afrique des générations », le GIERSA a organisé trois ateliers :  1) « Femmes, genre et générations en Afrique subsaharienne : de nouveaux défis »; 2)  « Les puissances émergentes et l’Afrique » ; 3) « Les dynamiques sociolinguistiques en Afrique francophone : dialectiques des langues officielles et des langues nationales et rapports intergénérationnels ». Le GIERSA a aussi participé à la 5eConférence européenne d’études africaines à Lisbonne (2013) en organisant trois panels: 1) « Les relations intergénérationnelles en Afrique : au-delà d'une génération sacrifiée »; 2) Cooperation under asymmetric conditions: Africa and the emerging powers »; 3) « The "silent revolution"? Feminization of the labour force and gender dynamics in Africa ».

Cette présence internationale nous a conduits à inscrire dans notre dernière programmation les « Ateliers-colloques d’hiver du GIERSA » qui se tiennent en Afrique avec l’appui des institutions de nos collaborateurs. Un premier atelier-colloque s’est tenu à Cotonou en décembre 2015 sur le thème « La légitimité de l’État africain dans un contexte de co-production de la gouvernance », organisé en collaboration avec l’Institut des relations internationales et des études stratégiques du Bénin (IRIES) et le Laboratoire d'études et de recherche sur les dynamiques sociales et le développement local (LASDEL). Un deuxième atelier-colloque a eu lieu à Dakar en décembre 2016 sur le thème « Nouvelles dynamiques familiales en Afrique », en collaboration cette fois avec l’Institut fondamental d’Afrique noire de l’Université Cheikh Anta Diop (IFAN/UCAD). Deux ouvrages collectifs issus de chacun de ces colloques sont parus aux Presses de l'Université du Québec, dans la collection « Les sociétés africaines en mutation ». Cette présence du GIERSA en Afrique se fait concomitamment avec un maintien de nos animations scientifiques en sol québécois, comme en témoignent les cinq colloques thématiques que nous avons organisés dans le cadre des congrès de l’ACFAS, de 2009 à 2017.

L’intégration constante des étudiants et jeunes chercheurs dans les activités du GIERSA doit également être soulignée dans ce bref bilan. Outre l’association de nombreux étudiants à nos travaux de recherche et à la préparation de nos publications et communications, l’une de nos activités phares en matière de formation de la relève scientifique africaniste au Québec est sans doute l’École d’été du GIERSA, qui en sera à sa onzième édition en mai 2019. L’objectif de l’École d’été est d’explorer les grandes transformations économiques, politiques, juridiques, démographiques, sociales et culturelles à l’œuvre en Afrique sub-saharienne contemporaine. L’École d’été, à laquelle participent les membres du GIERSA et leurs collaborateurs, a permis d’instituer un lieu d’échanges et de débats extrêmement fructueux avec les étudiants de maîtrise et de doctorat de différentes disciplines qui effectuent ou envisagent d’effectuer des recherches en Afrique sub-saharienne. Elle est offerte annuellement en alternance à Québec et à Montréal et prend la forme d’un séminaire de cycles supérieurs de trois crédits, reconnu dans les programmes de 2e et 3e cycles de nos institutions, de même que par les autres universités québécoises et ce, à travers les ententes du Bureau de coopération interuniversitaire (BCI, anciennement CRÉPUQ). Privilégiant une approche interdisciplinaire, le séminaire aborde les grands enjeux de société auxquels l’Afrique fait face aujourd’hui et déconstruit plusieurs idées-reçues sur l’Afrique. Plus de 150 étudiants de maîtrise et de doctorat y ont participé depuis 2008, la plupart inscrits dans nos trois universités, mais d'autres venant de l’Université du Québec à Rimouski, l'Université du Québec à Chicoutimi, l'Institut nationale de recherche scientifique (INRS), l'École nationale d'administration publique (ENAP), l'Université de Sherbrooke et l'Université d’Ottawa.

Nous avons également lancé en 2010 notre programme de bourses postdoctorales qui a permis d’accueillir au Québec cinq jeunes chercheurs africanistes (trois femmes et deux hommes), recrutés parmi plus d’une soixantaine de dossiers reçus suite à quatre appels à candidatures. En plus de mener des recherches sur les projets retenus en fonction de leur articulation avec notre programmation de recherche, les chercheurs postdoctoraux sont associés à toutes les activités du GIERSA pendant leur séjour au Québec. Preuve de l’importance que revêt ce programme pour les bénéficiaires, quatre d’entre eux ont été recrutés dans des structures universitaires ou dans des institutions de recherche. Depuis cette année, nous avons augmenté notre offre annuelle de bourses postdoctorales grâce à une entente de collaboration avec la direction du Programme canadien de bourses de la Francophonie (PCBF). C’est ainsi que quatre candidatures ont été retenues pour 2018-2019. Enfin, une dizaine de nos étudiants ont pu participer aux Ateliers-colloques de Cotonou et de Dakar et y ont présenté leurs travaux, grâce notamment à des subventions de l’Office jeunesse international du Québec (LOJIQ).

Programmation scientifique

Dans sa vision purement économique, l’idée de l’émergence sur le continent africain remonte à la fin des années 1990, quand le Centre de développement de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a initié un programme d’étude baptisé « Afrique émergente ». Était considéré comme émergent, un pays dont l’économie peut soutenir un rythme de croissance dynamique sur une longue période, de sorte que son PIB par habitant puisse au moins doubler en une vingtaine d’années (Berthélemy et Söderling, 2000). Paraissaient alors en bonne voie, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, la Tanzanie et l’Ouganda. D’un point de vue politique, on peut remonter au concept de « renaissance africaine» promu en Afrique du Sud sous le président Thabo Mbeki à son arrivée au pouvoir en 1998, concept axé sur des changements politiques, institutionnels et économiques. En 2001, les pays africains élaboraient le « Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique » (NEPAD, 2012), qui ambitionnait d’atteindre pour le continent, un taux de croissance du PIB de 7% par an à l’horizon 2015, ainsi qu'une série d’objectifs en matière de développement, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la lutte contre la pauvreté. En 2010, la Banque africaine de développement (BAD) proposait la « Vision 2050 » à la 5ème conférence économique africaine. Enfin, en 2015, l’Union africaine adoptait « L’agenda 2063 : l’Afrique que nous voulons ».

Aujourd’hui, à la faveur des changements internationaux, dont notamment l’intensification de la présence de la Chine et d’autres pays émergents en Afrique, mais aussi les changements d’orientation des bailleurs internationaux, l’allègement partiel ou total des dettes nationales, et la contribution accrue de la diaspora aux dynamiques de développement, le continent enregistre des transformations multidimensionnelles importantes (Mballa et Mandé, 2017; Gazibo, 2013). C’est surtout au plan économique que ces changements ont été observés. Le continent, qui était plongé depuis les années 80 dans une longue récession, ou au mieux une stagnation, a en effet enregistré une croissance économique annuelle moyenne de 4 à 6% sur la période 2000-2015. De grandes firmes internationales évoquent ainsi des « lions d’Afrique » pour illustrer la forte accélération du PIB dans certains pays, la progression dans les secteurs des télécommunications, de la banque et des infrastructures ainsi que l’arrivée plus ou moins massive de l’investissement direct étranger (McKinsey Global Institute 2010; 2016). Ainsi, entre 2001 et 2010, six des dix pays avec le taux de croissance économique le plus élevé au monde étaient africains. La tendance se confirme en 2018 alors que l’Afrique reste en tête de liste des économies les plus dynamiques (Ghana 1er, Éthiopie 2e, Côte d’Ivoire 4e, Djibouti 5e, Sénégal 8e, et Tanzanie 9e (Banque mondiale, 2018). Au-delà des taux de croissance économique records, certains auteurs évoquent une « myriade d’opportunités » incluant la solidification des processus de démocratisation, la plus grande diversité de partenaires internationaux (Chine, Inde, Turquie, Corée, Brésil…), le renforcement des institutions interafricaines, la jeunesse du continent et le dividende démographique, l’accès accru à la scolarisation, aux technologies, aux infrastructures et aux services, et la densification de la classe moyenne (Gazibo et Mbabia, 2012; Mahajan 2009 ; Radelet 2010 ; Rotberg 2013 ; Brunel 2014; Dubresson et al. 2018). Aujourd’hui, 37 des 55 pays africains ont lancé des « plans d’émergence ». Onze de ces pays sont francophones : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Côte d’Ivoire, Gabon, Mali, Niger, RDC, Rwanda, Sénégal et Togo (Mar Dieye, 2017). Selon un index multidimensionnel novateur récemment développé, plusieurs pays africains semblent effectivement engagés dans la « voie de l’émergence » (Gazibo et Mbabia 2018).

Parallèlement, le discours mondial médiatique, généralement négatif sur l’Afrique (Moumouni, 2003), change aussi, comme l’illustrent éloquemment les titres des magazines et des livres grand-public consacrés au continent. Après des décennies de vision pessimiste d’une Afrique « mal partie » (Dumont, 1962) « sans espoir » (The Economist, 2000), qui « refuse le développement » (Kabou, 1991) et est « promise à une mort certaine » (Smith, 2003), le regard médiatique international se fait aujourd’hui résolument optimiste pour décrire un  continent qui « se refait » (Favreau et Fall, 2007), est « en mouvement » (Questions internationales, 2015), et prend définitivement son « envol » (The Economist, 2011; Le  Monde Diplomatique, 2015) dans un XXIème siècle perçu comme «le siècle de l’Afrique » (Le Point, 2018). Les reportages sur les dictatures sanglantes, les guerres « ethniques », le sida ou la famine cèdent de plus en plus la place à des images médiatiques d’entrepreneurs dynamiques, de jeunes activistes de la société civile, d’intellectuels engagés ou d’artistes inventifs, présentés comme le fer de lance de l’émergence africaine.

Notre nouvelle programmation tentera de combler trois manques importants dans le débat actuel autour de l’émergence (Mballa et Mandé, 2017). Alors qu’il porte essentiellement sur les pays africains anglophones, nous proposons d’abord de questionner l’existence du phénomène et d’en analyser les possibles manifestations dans l’espace francophone et ses villes. Ensuite, même si le débat oppose les afro-optimistes (Radelet 2010 ; Rotberg 2013 ; MacKinsey, 2016) aux afro-pessimistes (Dimé et Ba, 2016), nous adoptons une posture critique face aux discours généralistes sur l’émergence, qu’ils soient enthousiastes ou alarmistes, en nous concentrant sur l’observation des dynamiques et de leurs potentiels effets transformatifs sans préjuger de leur caractère positif ou négatif. Enfin, partant d’une des conclusions fortes de l’index de l’émergence en Afrique 2017 (Gazibo et Mbabia 2018) et postulant que si émergence il y a, elle ne peut se réduire aux seuls facteurs macro-économiques, nous adoptons une approche pluridisciplinaire pour nous intéresser particulièrement à ses dimensions institutionnelles, micro-économiques, sociales et historiques. Nos trois axes de programmation qui s’accordent avec les projets en cours ou à venir des différents membres de l’équipe, témoignent de cette volonté d’adopter une approche holistique et multidimensionnelle du phénomène.

AXE 1. Institutions et nouveaux espaces du politique

AXE 2. Rapports sociaux et dynamiques des inégalités

AXE 3.  Villes, sites privilégiés pour interroger l’émergence?

BIBLIOGRAPHIE (TITRES CITÉS)

AXE 1. Institutions et nouveaux espaces du politique

Bien que les trente-sept plans d'émergence évoqués précédemment, incluant ceux des pays francophones, soient essentiellement axés sur des logiques d'entrepreneuriat, d'innovation technologique, de productivité, de compétitivité et de croissance économique il est maintenant reconnu que le rôle de l'État et la nature des institutions sont particulièrement cruciaux (CIEA, 2017; PNUD, 2015 ; Rotberg, 2013; Routley, 2014). Les États asiatiques par exemple ont émergé dans des conditions d’État fort et de régime autoritaire. En Afrique en revanche, l’État est affaibli depuis les années 1980 suite aux politiques d’ajustement structurel supposées répondre aux problèmes de gouvernance et de gestion. Depuis les années 1990, les régimes expérimentent des transitions démocratiques aux résultats parfois mitigés et dans bien des cas sources d’instabilité peu propice au développement. L’émergence est envisagée comme une réponse à ces déficits institutionnels, mais dans le même temps, ces déficits sont perçus comme des obstacles à l’émergence. D’où la nécessité d’avoir un leadership visionnaire, des institutions fortes, une administration publique efficace, et un État développementaliste délivré de la corruption (PNUD, 2015; Olivier de Sardan et Tidjani Alou, 2009). Il convient ici de s’interroger sur la possibilité de mettre en œuvre de telles innovations institutionnelles, de questionner leur format et leur impact potentiel. En effet, cet État développementaliste et les institutions souhaitées se distinguent-ils des formules autoritaires post-indépendance ou néolibérales des années 80-90? Se limitent-ils à créer les conditions de l'épanouissement de l’investissement privé et de la croissance économique, ou pourraient-ils initier un développement plus inclusif soucieux de promouvoir la solidarité nationale, la redistribution des ressources, la réduction des inégalités et le respect de l’environnement tout en encourageant la démocratie et la participation citoyenne?

Ces questions sont d’autant plus pertinentes que les débats sur l’émergence prennent place dans un contexte caractérisé par l’ouverture de nouveaux espaces du politique, qui sont potentiellement aussi bien des accélérateurs que des obstacles à l’émergence et cela, dans des combinaisons variables selon les États. D’abord, dans un contexte de densification croissante de la société civile, de légitimité de l'État africain questionné en raison des phénomènes de coproduction de la gouvernance qu’il partage avec des acteurs infra et supra étatiques (Gazibo et Moumouni, 2017; Calvès et Jodoin-Léveillée, 2017; Gazibo, 2012), l'émergence, si elle est, ne peut pas être seulement l'affaire de l'État dans l’Afrique contemporaine. Il est impératif de voir dans quelle mesure le discours, la possibilité et les pratiques de l’émergence sont impactés par ces nouveaux espaces politiques, qu'ils soient investis par les partis politiques, les collectivités locales, les organisations de la société civile ou les acteurs du secteur privé. En effet, depuis les mouvements de démocratisation des années 1990, la société civile participe à une nouvelle modalité du politique « par le bas» (Bayart, Mbembe et Toulabor, 1992). La diffusion exponentielle des médias sociaux, avec les transformations qu'elle induit en communication et affaires publiques (Charest, Lavigne et Moumouni, 2015) renforce cette tendance. Les réseaux sociaux influencent la réputation des organisations et des États (Moumouni, 2017a; Charest, Alcantara, Lavigne et Moumouni, 2017). Ils entraînent en Afrique des mutations corrélatives de l'espace public, qui n'est plus monopolisé par l'État. Aujourd’hui, avec ou sans l'assentiment des dirigeants, des mouvements de jeunes (Y en a marre au Sénégal, Balai citoyen au Burkina Faso…) créent de nouveaux espaces d'expression et d'action collective (Kapagama et White, 2017) à partir des discours renouvelés sur la citoyenneté. Cette dynamique modifie en retour le rapport au pouvoir, les relations gouvernants-gouvernés et les conditions de production des politiques publiques, incluant celles de développement (Moumouni, 2017b; White 2008) et de l'économie numérique (Moumouni, 2018a).

Ensuite, la question de l'émergence en Afrique est sujette aux jeux tant des acteurs multilatéraux régionaux (Union économique et monétaire ouest-africaine, Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, Union africaine) et internationaux (PNUD, Banque mondiale, Union européenne, agences de notation…), que des acteurs bilatéraux hérités de la colonisation et des nouveaux pays émergents (Chine, Inde, Brésil…). Les pays de l'Afrique francophone en particulier s’inspirent des modèles de développement des pays asiatiques (Chine, Inde, Corée du Sud, Japon, Malaisie, Singapour…), mais performent moins bien que les autres (Gazibo et Mbabia, 2018). Comment ces interactions et cet espace international reconfiguré affectent-ils le débat, la possibilité et s’il y a lieu, les pratiques de l’émergence selon les pays? Les pays francophones en particulier tirent-ils avantage des jeux de ces acteurs ou en sont-ils, au contraire, contraints sur les plans politique et géopolitique? Comment l’international s’articule-t-il au national et au régional pour affecter les perspectives d’émergence et ses limites ? Ce sont à ces questions que l’axe 1 compte s’attaquer.

AXE 2. Rapports sociaux et dynamiques des inégalités

Les transformations économiques typiquement associées à l’émergence économique et politique s’accompagnent de changements sociétaux profonds (Fleury et Houssay-Holzschuch, 2012). La montée des classes moyennes occupe d’ailleurs une place de choix dans le discours enthousiaste, et souvent idéologique, sur l’émergence entretenu par les médias, les entreprises, les bailleurs de fonds et de nombreux dirigeants africains. Présumées éduquées, ouvertes sur le monde, adoptant des comportements politiques avant-gardistes et de nouveaux modes de vie et de consommation, les classes moyennes africaines sont aujourd’hui présentées comme le vecteur de l’émergence par excellence. Or, au-delà de la rhétorique politique, les travaux universitaires sur le sujet se sont récemment multipliés pour interroger la pertinence du concept de classe moyenne dans le contexte africain faet tenter d’en cerner les contours (Melber, 2016; Southall, 2016; Kroeker, O’Kane et Scharrer, 2017). S’agit-il d’une «invention » (Darbon et Toulabor, 2014), d’un « mirage narratif » (LeBlanc et Calvès, 2017) qui ne fait que transformer les pauvres en une « catégorie plus inspirante» (Darbon, 2017) ou d’une réalité sociale qui change réellement la donne? La question est particulièrement pertinente en Afrique francophone où, malgré de nombreux signes d’apparition d’une certaine « petite prospérité » urbaine aux mentalités et modes de vie distinctifs, le phénomène reste encore relativement sous-étudié.

Le développement des classes moyennes et la croissance économique, caractéristiques des pays dits émergents, vont aussi souvent de pair avec une polarisation sociale importante (Porras, 2015). Dans plusieurs pays africains, les données macroéconomiques suggèrent que les inégalités économiques se sont accrues depuis les années 1990, malgré une croissance économique soutenue et une certaine baisse de la pauvreté (Fosu, 2015; Cornia, 2017). Les inégalités sociales et la manière dont elles se manifestent changent aussi. L’exemple des problèmes et inégalités scolaires – secteur crucial pour qui veut émerger – illustre bien certaines des transformations en cours. Les dernières décennies ont été marquées par une forte augmentation des taux de scolarisation et une diminution des inégalités scolaires de genre, particulièrement en Afrique de l’Ouest (Marcoux, 2015; Grant et Behrman, 2010), mais aussi par une diversification de l’offre scolaire et une privatisation exponentielle du système éducatif (Pilon, 2004; Künzler, 2007). Dans plusieurs villes africaines, les familles, notamment celles des classes moyennes, fuient l’école publique grevée par les problèmes de sureffectifs d’élèves, d’absentéisme des professeurs, et de sous-financement chronique et scolarisent leurs enfants dans le système privé, un secteur aussi marqué par des écarts de qualité importants dans un contexte de forte marchandisation de l’éducation. Avec la massification de la scolarisation et l’instauration croissante d’un système scolaire à « deux vitesses », plus que l’accès à l’éducation, c’est la qualité des apprentissages reçus par les enfants les plus démunis scolarisés dans les écoles publiques qui se pose aujourd’hui avec acuité (Alcott et Rose, 2016; Niang, 2014; Bernard et al. 2005), avec comme corolaire, la question de la « qualité de la main d’œuvre ». 

Les systèmes d’éducation en Afrique francophone s’inscrivent également dans un contexte linguistique des plus complexes qui lui-même contribue à accentuer les inégalités et les défis de l’émergence. À l’exception de quelques pays d’Afrique de l’Est (Burundi, Madagascar, Rwanda), le français demeure la seule ou la principale langue de l’enseignement formel (Marcoux, 2012; Marcoux et Richard, 2017). La diglossie et le plurilinguisme font en sorte que l’on assiste à une concurrence entre les langues et au développement de l’illettrisme chez de nombreuses personnes qui ont pourtant fait des études, parfois avancées. Pourtant, la maîtrise du français est nécessaire dans de nombreux secteurs formels et informels du marché du travail (Ouédraogo et Marcoux, 2014). L’école africaine semble ainsi de moins en moins être à même d’assurer la maîtrise des compétences de base pour un segment important des jeunes qui en sortent (Marcoux et Richard, 2017; Bernard et al. 2005). Or l’éducation et le savoir-faire sont indispensables à toute politique d’émergence comme l’Asie l’a démontré.

Ces inégalités scolaires se répercutent sur l’insertion en emploi des jeunes citadins et viennent freiner encore davantage la mobilité sociale (Calvès, Kobiané et N’bouké, 2013; Marcoux, 2015). Dans la plupart des pays, l’impact positif de la croissance économique sur le marché du travail se fait encore attendre et le sort des jeunes demandeurs d’emploi change peu, ce qui fait douter de l’existence d’une quelconque émergence « vu du terrain » (Solignac-Lecomte, 2013; Dubresson et al. 2018). Les jeunes générations connaissent en effet des taux de chômage particulièrement élevés et bien que plus instruits que leurs aînés, accèdent à des emplois moins stables et moins rentables, généralement dans le secteur informel de l’économie (Calvès et Schoumaker, 2004; Garcia et Fares, 2008). La question de l’accès des jeunes à l’emploi est pourtant au cœur des débats sur l’émergence, et plus spécifiquement sur la capacité des pays africains à tirer profit du « dividende démographique », c’est-à-dire des opportunités de développement socioéconomique que constitue la réduction du nombre de personnes à charge par actif, consécutif à la baisse de fécondité en cours sur le continent (Eastwood et Lipton, 2011; Marcoux et Konaté, 2011; Marcoux, 2015; Marcoux et Calvès, 2017).

Si l’insertion professionnelle des jeunes est une priorité sans cesse affichée par les gouvernements africains et les institutions internationales de développement, la lutte contre les inégalités de genre dans l’accès à l’emploi l’est aussi. En ville, les femmes et les jeunes filles sont non seulement plus enclines que les hommes à travailler sans rémunération, elles sont aussi souvent cantonnées dans les activités les plus précaires et les moins rémunératrices du secteur informel (BIT, 2016; Marcoux, 2015; Kolven et Sirven, 2010). Depuis les années 1990, pourtant, le rattrapage scolaire des filles, le renchérissement du coût de la vie, le chômage et la précarisation de l’emploi des chefs de ménage masculins ont contribué à intensifier la présence des femmes sur le marché de l’emploi et leur contribution économique à la survie des ménages (Calvès, Dial et Marcoux, 2018). Aujourd’hui, la promotion du salariat et de l’entrepreneuriat des femmes est d’ailleurs perçue comme un facteur important de croissance économique et un élément central des politiques d’émergence (Union Africaine, 2015). Parallèlement, les transformations induites par la féminisation du marché du travail dans les rapports sociaux de sexe, la division sexuée du travail domestique au sein des familles urbaines et, plus largement, dans les dynamiques d’émancipation des femmes font également l’objet d’une attention grandissante parmi les chercheurs (Calvès et Marcoux, 2008; Adjamagbo et. al., 2006; Adjamagbo et Antoine, 2009, Calvès, 2016; Hererra et Torelli, 2013; White, 2012; Calvès, Dial et Marcoux, 2018). Les travaux qui seront conduits dans le cadre de l’axe 2 permettront donc de mettre en exergue ces nouveaux processus producteurs d’inégalité de classe, de genre et de générations et plus largement les transformations dans les rapports sociaux typiquement associés à l’émergence.

AXE 3. Villes, sites privilégiés pour interroger l’émergence?

Le débat sur l’émergence se situe souvent au niveau de l’observation macroscopique à l’aide d’indicateurs nationaux. Pourtant l’urbanisation a toujours été au cœur du développement, aussi bien au Nord qu’au Sud, et les villes ont toujours constitué des lieux d’observation de phénomènes sociaux, culturels, économiques et politiques qui découlent des changements plus larges captés par ces indicateurs (Pungi et al. 2018, Marcoux et Calvès, 2017). De ce fait, les villes devraient être des sites privilégiés pour interroger l’émergence, aussi bien dans ses dimensions macro que micro. Trois aspects en particulier retiennent l’attention dans cet axe.
En premier lieu, si émergence il y a en Afrique, elle sera principalement le fait des villes en raison de l’urbanisation rapide sur le continent et de la concentration du capital humain et économique en milieu urbain. En effet, si l’Afrique comptait 33 millions de citadins en 1950, sa population urbaine devrait atteindre 1,2 milliard d’individus en 2050, ce qui signifie qu’un peu plus de deux Africains sur trois résideront en ville (Amadou, Klissou, Marcoux et Tabutin, 2009). Certaines villes francophones comme Abidjan, Cotonou, Dakar, Kinshasa, Ouagadougou, Nouakchott et bien d’autres, érigées en capitales d’État, ont connu ainsi une croissance exponentielle et concentrent déjà des fonctions politiques, économiques, culturelles qui en font les poumons de leur pays. Cette transformation se fait selon un espace temporel relativement court en comparaison avec l’Europe, par exemple, qui a pris deux fois plus de temps pour atteindre le même degré de croissance. S’ils posent plusieurs défis (Pourtier, 2010), ces bouleversements font des villes des sites incontournables pour toute analyse portant sur la problématique de l’émergence. 
En second lieu, l’accent sur les villes permet d’analyser en profondeur un des aspects exposés dans l’axe 1, à savoir l’idée que l’émergence est loin d’être le seul fait de l’État. Dans le contexte actuel où la légitimité des États africains est remise en question (Gazibo et Moumouni, 2017) et où la décentralisation administrative est devenue une norme, les villes apparaissent comme de nouveaux lieux de gouvernance et de production de politiques de développement local, complétant, suppléant ou concurrençant celles de l’État central. Dans leur quête de développement, les responsables de la gouvernance municipale deviennent ainsi des acteurs politiques à l’échelle régionale, voire internationale, participant à des réseaux de « diplomatie municipale », - comme l’Association internationale des maires francophones (AIMF) ou l'Organisation des villes du patrimoine mondial (OVPM) –, qui engagent des budgets importants (Peyroux, 2016; Viltard, 2008; Moumouni, 2018b). Ce travail de réseautage renforce les capacités des élus locaux et des administrations municipales (Peyroux, 2016, Muambi, 2017, Viltard, 2008, Paquin, 2004 et 2005) aspirant tous à faire de leur ville des fleurons modernes et une vitrine de leur pays émergent. Mais ce processus, qui reconfigure la place et le rôle des centres urbains (Boidin et Djeflat, 2016, Paquin, 2005) crée aussi des tensions avec l’État (Muambi, 2017; Barber, 2013). D’une part, les stratégies d’autonomisation et de développement des villes ne sont pas toujours en phase avec les stratégies d’émergence mises en œuvre au niveau national, notamment lorsque les villes sont contrôlées par des partis politiques opposés au gouvernement. D’autre part, cette montée en puissance ne se traduit pas toujours par une gouvernance saine au profit du développement. En témoignent les destitutions des maires (Cotonou au Bénin, Niamey au Niger), voire leur emprisonnement (Dakar au Sénégal) des maires pour des raisons de mauvaise gestion autant que de rivalités politiques. 
En troisième lieu, les villes sont des espaces privilégiés pour observer les paradoxes des politiques dites d’émergence. Deux de ces paradoxes sont particulièrement cruciaux ici. D’abord, les villes cristallisent le caractère inégal de l’émergence lorsqu’elle existe. En effet, du fait de leur dynamisme, les villes à priori les plus émergentes intègrent leur périphérie immédiate dans des corridors urbains, estompent les frontières entre la ville et la campagne et accélèrent l’exode rural largement motivé par la pauvreté. Toutefois leur croissance et leur contribution à l’émergence nationale sont entravées par la difficulté qu’elles éprouvent à produire des politiques urbaines viables et peinent à fournir du travail, à développer des infrastructures d’assainissement et des réseaux de transport en commun fiables (Jaglin, 2010; Godard, 2002). Elles finissent souvent par devenir coûteuses en matière de planification et de gestion, et par faire obstacle à l’émergence souhaitée. Ensuite, les villes, en particulier des pays francophones, font voir un décalage marqué entre leur ambition affichée et leur capacité à proposer une véritable politique de gestion de l’espace urbain, condition essentielle à toute politique d’émergence. L’évolution de la population urbaine en Afrique francophone, avec une croissance accélérée entraînant son doublement tous les 25 ans depuis les années 1950 pose notamment la problématique du marché foncier. Selon les instances internationales, entre 60% et 80% de la population urbaine d’Afrique subsaharienne vit dans des quartiers informels (UN-Habitat, 2010) et plusieurs acteurs interviennent sur les enjeux fonciers urbains, compliquant la question de la formalisation (Lall et al,. 2017, Durand-Lasserve et al., 2015). Au niveau municipal, le défi de l’émergence est donc aussi de réviser le cadre juridique et institutionnel régissant l’accès à la terre et les systèmes de tenure. L’analyse des conditions et des résistances de l’État central à se défaire de ses prérogatives en matière de gestion du marché foncier au profit des collectivités locales, conformément à la législation sur la décentralisation s’impose aussi (Muambi, 2017).
Les travaux qui seront conduits dans le cadre de l’axe 3 permettront donc d’interroger la question de l’émergence au niveau municipal en mettant l’accent sur la place et le rôle des centres urbains et des acteurs municipaux, sur les possibles tensions entre   les paliers nationaux et municipaux et plus largement, sur le paradoxe des villes, qui sont à la fois (en principe) les moteurs de toute politique d’émergence nationale, mais aussi les principaux lieux où se manifestent les défis et obstacles à ce processus.

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